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La doctrine et la philosophie de Zoroastre
 
Il existe actuellement quelque 200 000 zoroastriens à travers le monde dont la plupart, soit environ 100 000, vivent en Inde où ils sont connus sous le nom de persans. La plupart d’entre eux se sont émigrés en Iran au cours du IXe siècle, suite aux persécutions qu’ils subissaient de la part des Iraniens ignorants. Aujourd’hui encore, les Iraniens ignorent les fondements et les principes du zoroastrisme et considèrent les adeptes du zoroastrisme comme des adorateurs du feu, des impurs, au même titre que les juifs et les chrétiens. ( voir le Koran Sura 9 "Al Tauba" Ayeh 5 et 29 et 123)
Les Occidentaux ignorent encore davantage le zoroastrisme et leur seule référence au Zoroastre, reste l’ouvrage de l’éminent philosophe allemand, Nietsche, et son ouvrage, Ainsi dit Zaratustra. Compte tenu de ce qui vient d’être dit, il convient de décrire cette philosophie à la quelle croyaient les ancêtres des Iraniens et qui constituait, durant des siècles, les fondements de leur système de vie et de leur culture. Ceci permettra également d’étaler la véritable essence de la philosophie et de la doctrine de Zoroastre et de rejeter les préjugés dont elles en sont victimes.

Le premier monothéisme du monde relaté par l’histoire était-il une philosophie ou une religion ?

Il est relativement facile de répondre à cette question. En effet, une simple recherche à travers la doctrine de Zoroastre permet de constater que ce penseur ne s’est jamais présenté comme un intermédiaire entre Dieu et les êtres humains. Il n’a jamais prétendu être un prophète ayant des contacts avec un Dieu dont le territoire s’étale sur 36 milliards d’années-lumière. Pour avoir une idée des dimensions de ce territoire, il faut indiquer que la vitesse de la lumière est de 300 000 km par seconde et que la lumière traverse 946 trillions de kilomètres par an. L’étendue de ces chiffres dépasse l’esprit humain. Il suffit simplement d’indiquer que pour atteindre le chiffre de 36 milliards un compteur doit fonctionner sans arrêt pendant 1000 ans. Zoroastre n’a jamais établi des préceptes détaillés pour ses adeptes, il leur a seulement fourni des directives générales, leur laissant le soin de distinguer, de par leur intelligence, la bonne action et de découvrir eux-mêmes l’existence du Créateur ayant créé la terre et le ciel. Par conséquent, si on considère un prophète comme adjoint de Dieu, Zoroastre n’en a pas été un, et sa doctrine ne peut être considérée comme une religion. En revanche, il a été un penseur qui, par son intelligence, a découvert l’existence de Dieu sans pour autant prétendre être son porte-parole.

L’époque et le lieu de vie de Zoroastre

La disparition des documents historiques, en particulier après les invasions d’Alexandre et des Arabes et la destruction des bibliothèques, a fait que nous ne possédons pas de preuves irréfutables concernant l’époque et le lieu de vie de Zoroastre. Dans le passé, certains chercheurs prétendaient qu’il vivait 6000 ans av. J.-C. Aujourd’hui on avance le chiffre de 4000 ans. Son lieu de naissance n’est pas connu même si certains chercheurs avancent l’idée qu’il vivait dans une des villes de Khorassan, Nichabour, Balkh ou Harat.
Il s’avère des Gathas, seuls vestiges des poèmes de Zoroastre, que, persécuté par les religieux de son époque, il dut quitter son lieu de naissance pour se réfugier auprès d’un des souverains de l’époque, Gashtasb, où il put convaincre ce dernier de monothéisme.

Quels ont été les raisons de la révolte de Zoroastre contre les croyances et les rites religieuses de son époque, c’est-à-dire contre le mithraïsme ?

A travers les tablettes datant de l’époque de Cyrus le Grand, imprégnée de la pensée de Zoroastre, on peut apercevoir qu’il considérait Ahuramazda comme créateur de la terre et du ciel et l’adorait. De même, selon le témoignage de Hérodote, historien grecque, les Iraniens de l’époque étaient monothéistes et critiquaient le polythéisme. Ceci constitue la raison du soulèvement de Zoroastre contre le mithraïsme, religion des Iraniens avant lui et qui n’était pas monothéiste. De même il haïssait la tradition de sacrifice des animaux, très courant dans le mithraïsme. Il condamnait également la consommation de boissons enivrantes “ Haoma ” qui empêche l’homme de réfléchir avec clarté et qui avait cours dans le mithraïsme. Pour ces raisons, muni de sa philosophie et de sa doctrine, Zoroastre  se souleva contre le mithraïsme.

Les fondements de la doctrine de Zoroastre

Zoroastre a fondé sa doctrine sur la bonne pensée, la bonne parole et la bonne action. Il s’était rendu compte que  toute l’évolution du monde était basée sur l’action et la réaction. Car la réponse à toute attitude charitable était la bonne action. Par conséquent dans la société si les gens s’adonnent à la bonté ils ne récolteront que la bonté et s’ils se livrent à la méchanceté, ils seront envahis par le mal. Par conséquent un voleur ne doit pas s’étonner à devenir lui-même victime de vol et subir la rancune. Zoroastre n’a jamais adoré un Dieu qui aurait instauré sur terre son appareil de commerce, échangeant des parcelles du paradis avec ses créatures. Son créateur n’est pas un marchand et n’a nul besoin de l’adoration de ses créatures. Le Créateur de Zoroastre est le guide de ses créatures pour qu’ils connaissent une existence agréable, remplie de bonté. C’est pourquoi la doctrine de Zoroastre est fondée sur la bonne pensée, la bonne parole et la bonne action. Et parce que dans cette doctrine toute personne munie de la bonne pensée doit choisir librement la juste voie, et que la culture et l’intelligence de l’homme constitue la partie la plus importante de la bonne pensée, par conséquent, les adeptes de cette doctrine doivent se forcer à acquérir les sciences et la culture de leur époque. Ainsi, la philosophie et la doctrine de Zoroastre resteront à jamais dynamiques et à l’abri de toute tendance rétrograde.

Fravahr

Fravahr est un des symboles de la doctrine de Zoroastre. Très succinctement, on peut indiquer que Fravahr est l’esprit de l’homme pré-existant à sa naissance et qui perdurera après sa mort. Il ne peut se substituer au Dieu ou à Ahouramazda. Certains auteurs ne veulent pas admettre que, contrairement à la plupart des religions, Zoroastre n’a pas conçu une figure ou une statue pour le Créateur. Aucune partie des Gathas ne fait allusion au visage de Ahuramazda.

Dans Yasna 31, 8, il affirme :

“ Ô Mazda, lorsque je t’ai cherché avec mon intelligence et je t’ai regardé avec mon cœur, j’ai compris que tu es le début et la fin de toute chose, tu es la source de l’intelligence, tu es le créateur de la vérité et de la pureté et tu es le juge des actes de tous. ”

Pour assouvir leurs objectifs douteux, ces auteurs qualifient le zoroastrisme d’idolâtrie, utilisant pour argument les tablettes attribuées à un roi sassanide vivant mille ans après Zoroastre.

Il conviendrait que ces chercheurs se penchent sur les écrits de Hérodote, historien grec qui vivait environ 500 ans av. J.-C. Dans son Livre I, chapitre 131, Hérodote écrit :

“ La fabrication d’idoles et la construction de maisons de Dieu sont indécentes en Iran. Ceux qui contreviennent sont traités d’ignorants. À mon avis, contrairement aux Grecs, les Iraniens n’étaient pas attachés aux idoles ”.

Fravahr comportant deux portraits : Sépanta Minou, symbole du bien et Ankaré Minou, symbole du mal, certains ont cru que c’est Ahuramazada qui est en lutte contre Ankaré Minou. Il va de soi qu’un telle conception, fondement de la pensée de Zarvan ne correspond nullement à la philosophie et à la doctrine de Zoroastre et leur porte préjudice. De même certains écrivains reconnaissent Avicenne en tant que savant arabe, tandis que la plupart garde le silence sur le fait que ce fut Darius le Grand qui ordonna de creuser le Canal de Suez. Comme si la pensée iranienne dans le domaine des sciences et de la philosophie était incapable d’atteindre un tel summum.

La description de Fravahr

Il n’existe aucun document historique relatif à Fravahr à l’exception des sculptures retrouvés sur les tablettes de l’Iran antique comme celle de Takht-é-Dhamshid. Par conséquent, nous sommes obligés de nous référer aux paroles des anciens qui nous ont été transmises à travers les siècles.
 
 







1) Le visage de Fravahr ressemble à la figure humaine, ce qui est le signe de son attachement à l’être humain.
2) Il comporte deux ailes latérales chacune comportant trois rangées de plumes, symboles de “ la bonne pensée, la bonne parole et la bonne action ” signes du dynamisme, de l’envol et du progrès.
3) Sa partie inférieure comporte trois éléments, symboles de “ la pensée, la parole et l’action mauvaises ” sources de la décadence de l’homme.
4) Fravahr comporte sur les deux côtés deux spires, symbole des deux forces : Sépanta Minou et Ankaré Minou. La première est dirigée vers le visage et la seconde est située derrière elle. Ceci constitue une autre référence au fait que nous devons nous avancer vers le bien et avoir le dos tourné au mal.
5) Au milieu de Fravahr est tracé un cercle, symbole de l’éternité de l’esprit.
6) Une main de Fravahr est dirigé vers le haut, symbole de l’effort pour atteindre le sublime.
7) Dans son autre main, il détient un anneau dont certains pensent qu’elle exprime l’importance accordée dans cette philosophie à l’alliance et à la fidélité en elle.
Dans la doctrine de Zoroastre, Fravahr ou l’esprit de l’homme comporte deux symboles du bien et du mal. Chacun doit s’efforcer de renforcer la puissance de son Sépanta Minou au détriment de Ankaré Minou. C’est à travers cette lutte que l’esprit humain pourra trouver sa perfection. Par ailleurs, le cercle étant symbole de l’éternité de l’esprit, on peut en conclure que plus les hommes s’efforcent de perfectionner leur esprit, plus celui-ci se trouvera à un niveau élevé dans un autre monde. C’est sur la base de ce précepte, que les Iraniens antiques rejetaient l’idée de deuil, de pleurs et de tristesse pour la disparition de leurs proches. En effet, si on admet que Fravahr ou l’esprit de nos proches entrent dans un monde supérieur après avoir quitté celui que nous connaissons, il faut s’en réjouir même si cette disparition reste amère pour les survivants. Ainsi, dans la doctrine de Zoroastre, chaque personne répond de ses actes en vertu de la nature de son Fravahr. C’est en vertu de cette pensée sublime que Cyrus le Grand ou la plupart des souverains de l’Iran antique, et l’histoire en témoigne, n’ont pas voulu admettre par la force la pensée de Zoroastre aux peuples. Au contraire, ils ont laissé aux peuples le libre choix de leur foi et l’ont respecté. C’est sur la base de cette doctrine que la Charte des droits de l’homme de Cyrus le Grand lors de la conquête de Babylone stipulait : “ Je n’ai autorisé personne à malmener le peuple et détruire la ville. J’ai ordonné que toute maison reste indemne, que les biens de personne ne soient pillés. J’ai ordonné que quiconque reste libre dans l’adoration de ses dieux. J’ai ordonné que chacun est libre dans sa pensée, son lieu de résidence, sa religion et ses déplacements, que personne ne doit persécuté autrui. ”

L’immortalité de Zoroastre

Comme nous l’avons indiqué, le fondement de la doctrine de Zoroastre est constitué par la bonne pensée, la bonne parole et la bonne action.

À propos de la sincérité chez les Iraniens antiques, on peut lire dans le chapitre 136 du Livre I de Hérodote :

“ Entre l’âge de 5 ans et jusqu’à 20 ans, leurs fils apprennent trois choses, la cavalerie, le tir et la sincérité. ”

De même dans le chapitre 138 :

“ Ils ne prononcent jamais de paroles grossières et ne considèrent rien pire que le mensonge ; après le mensonge, c’est le prêt qu’ils détestent, car ils pensent que ceux qui empruntent seront obligés parfois de mentir ”.

Etant donné que dans la doctrine de Zoroastre toute personne doit répondre de ses actes par la bonne pensée, et que la bonne pensée est directement liée à la culture, par conséquent les adeptes de cette doctrine doivent se soustraire à mettre en œuvre une parole quelconque de Zoroastre qui ne correspondrait pas à la science moderne. Cela constitue un autre aspect des points forts de la pensée de Zoroastre. Cependant, comme le témoignent l’histoire et les spécialistes de cette doctrine, la plupart des préceptes de Zoroastre sur la morale collective et les liens qui attachent les hommes restent encore aujourd’hui d’actualité, alors que la plupart des religions ne leur pas accordé d’importance. Par exemple :
1) L’égalité des hommes et des femmes a été soulignée à maintes reprises dans les Gathas et réalisée dans l’histoire de l’Iran antique par l’avènement au pouvoir de femmes telle que Pourandokht. Il est utile de signaler qu’en 1994, lors de la dernière réunion des pays membres de l’Organisation des Nations-Unies, autour du thème de la “ surpopulation ”, “ l’égalité entre les hommes et les femmes ” a été relevée en tant qu’un des moyens pour enrayer ce danger.
2) Préserver la pureté de l’eau, de la terre, de l’air et du feu est un autre précepte des adeptes de cette doctrine. Dans le chapitre 138 du Livre I, Hérodote souligne le souci des Iraniens à préserver la pureté de l’eau.
3) L’esclavage et la soumission de l’être humain, parfois présents dans d’autres religions, sont complètement rejetés dans la doctrine de Zoroastre.
4) Cette doctrine met l’accent sur l’importance de la récolte. Elle rejette toute idée de la paresse comme il a été souligné dans de nombreux Gathas. La paresse, vivre au crochet d’autrui, vol le bien d’autrui sont fortement condamnés. Quiconque contreviendrait ce précepte serait considéré comme oppresseur et tout le monde a pour devoir de résister face à ces oppresseurs et à lutter pour libérer l’oppressé des mains de l’oppresseurs. Chacun doit vivre suivant ses efforts et bénéficier de sa propre récolte.
5) L’idolâtrie, l’adoration de la pierre ou tout autre lieu construit, sont prohibées dans la pensée de Zoroastre. La maison de Dieu n’est pas celle construite par l’homme mais le cœur et l’esprit de ce dernier.
6) La doctrine de Zoroastre n’admet aucune oppression à l’égard des hommes, elle prêche même qu’il faudrait se soulever pour l’éliminer. De même elle n’accepte pas celle commise à l’égard des animaux et considère leur sacrifice comme un crime des hommes à l’égard des animaux.

L’importance de la lumière et du feu dans la doctrine de Zoroastre

Dans cette doctrine, la lumière et le feu, l’élément le plus pur sur la terre et qui ne peut être sali d’aucune manière, est choisi comme le symbole d’Ahuramazda. C’est ainsi que certains, par ignorance ou par supercherie ont intitulé la doctrine de Zoroastre en tant que celle de l’adoration du feu afin de passer sous silence son aspect monothéiste. Il convient de souligner que ces mêmes ignorants qui veulent limiter la doctrine de Zoroastre en une adoration du feu, admettent eux-mêmes l’importance de la lumière et du feu et allument des bougies dans “ la maison de leur Dieu ”, de même que leur Livre relate la perspicacité du choix de la lumière et du feu.

Le miracle

Le miracle, c’est-à-dire la supercherie, est le fondement de nombreuses religions, propagés par les marchands de religion en vue d’attirer les peuples vers leur commerce. La propagation de l’idée du miracle à travers le temps est un facteur qui finit par ôter toute possibilité de réflexion aux adeptes de ces religions. Il est étonnant de constater que certaines personnes qui, par ailleurs, dans des domaines scientifiques occupent des rangs élevés, et relèvent avec facilité et perspicacité les supercheries des autres religions, sont souvent incapables d’étudier profondément leurs propres croyances religieuses et d’y déceler les vérités. Le lavage de cerveau qu’elles ont subi par les marchands de religion a fait qu’ils admettent dans le domaine de leurs croyances religieuses, des pensées erronées, sans valeur et superstitieuses qui n’ont aucun lien avec la connaissance et la culture. Quant à la question du “ miracle ” dans la doctrine de Zoroastre, il faut souligner que certains adeptes de cette pensée ont cru bon de lui attribuer un miracle et de le nommer “ prophète ” afin de diminuer oppression des musulmans intégristes. Or cela a porté un grave préjudice à cette doctrine. En effet, non seulement, cette action a terni l’image de cette pensée, mais elle n’a pas pu épargner ses adeptes des massacres subis pendant plusieurs siècles de la part des Arabes musulmans. Les Gathas, les seuls survivants des préceptes de Zoroastre, témoignent du fait qu’il ne s’est jamais prétendu être un prophète et que de ce fait il n’avait nul besoin de miracle pour tromper ses adeptes. Ceux qui ont étudié les Gathas et les écrits des historiens antiques, savent bien que le miracle n’a aucune place dans la doctrine de Zoroastre.

Pourquoi la philosophie de Zoroastre a été peu à peu oubliée ?

Il est facile de répondre à cette question. Zoroastre était opposé au commerce avec Dieu pour se pourvoir une place élevée et il rejetait le sacrifice des animaux qui constituait une source de revenus pour les dirigeants religieux. Par ailleurs, dans sa philosophie, il met l’accent sur le fait que chaque être humain poursuit sa perfection uniquement par le biais de la bonne pensée, la bonne parole et la bonne pensée. Il n’a laissé, par conséquent, contrairement à d’autres religions, aucune place aux dirigeants religions de se porter en intermédiaire entre Dieu et les hommes, de leur promettre le paradis et de leur menacer de l’enfer, et de rassembler, au passage, des sommes colossales. Selon Hérodote, Zoroastre enleva à ces marchands de religions, les temples et les maisons de Dieu qui étaient en réalité leurs propres maisons. Aussi, il ne leur restait plus aucun moyen de s’enrichir en profitant de l’ignorance des peuples, ce qui les incita à une intense animosité contre cette doctrine. Après la disparition de Zoroastre, les religieux de l’époque s’efforcèrent d’introduire de nouveaux les anciennes croyances dans sa doctrine afin d’ouvrir le chemin à l’exploitation de leurs adeptes. Ainsi, quelque temps après la mort de Zoroastre, la doctrine de Mithra et d’Anahita resurgit en Iran, de sorte que Xerxès adorait non seulement Ahuramazda mais également Mithra et Anahita et contrairement aux principes de Cyrus et de Darius le Grand, après avoir conquis les Grecs, il ordonna la destruction des temps d’Athènes, ce qui conduisit Alexandre le Macédonien, après la défaite des Acéménides, à ordonner d’incendier Takht-é-Djamshid et les bibliothèques de l’Iran, pensant ainsi détruire la pensée sublime de l’Iran. Par ailleurs, désirant faire profiter les Grecs de la science et de la philosophie des Iraniens, il ordonna de traduire, avant de les faire détruire, un nombre important de traités se trouvant dans les bibliothèques. Ces traités ont constitué une partie des fondements de la science et de la philosophie occidentale.
Les Arabes ont fait de même après l’invasion de l’Iran et la défaite des Sassanides. Partout où ils ont trouvé un traité ou un écrit, ils l’ont détruit par le feu ou par l’eau. Ils ont empêché les Iraniens de parler en farsi afin de les éloigner de leur racine culturelle pour qu’ils leur soit asservis à jamais comme les peuples de l’Egypte et de la Syrie. Or, avant qu’elle soit éteinte, la langue farsi fut ressuscitée par Ferdowsi Toussi. De même, pour assurer leur domination absolue sur les Iraniens, leurs Arabes leur imposèrent l’Islam et, dans ce contexte, ont massacré les Zoroastriens, sous prétexte qu’ils étaient adorateurs du feu. Malheureusement, l’œuvre des Arabes se poursuivit longtemps par les musulmans intégristes. Ce n’est qu’à l’époque de Réza Chah Pahlawie le Grand que fut mis fin à l’oppression contre les Zoroastriens et les adeptes des minorités religieuses en Iran. La parole et la philosophie de Zoroastre retransmis oralement pendant plusieurs siècles, ont été infiltrées des pensées et des préceptes qui n’ont aucun lieu avec les principes fondamentaux de l’enseignement de Zoroastre. Ceci fut principalement l’œuvre des marchands de religion qui recherchaient leurs propres intérêts. Ainsi certaines rites et philosophies des religions de Mithra, Anahita et Zarvan ont été introduites dans cette doctrine et lui ont porté préjudice. Aujourd’hui, les études linguistiques démontrent que de nombreux vestiges d’Avesta n’ont aucun lien avec les préceptes de Zoroastre et qui ont été ajouté à travers le temps. Sans doute, les spécialistes des Gathas et les liturgies de Zoroastre sont parfaitement conscients que les rajouts des ennemis de Zoroastre et des marchands de religion à cette philosophie comme le “ Vendidâd ” ne sont pas admis par les zoroastriens. On percevra la véritable nature de la philosophie de Zoroastre lorsque les linguistes et les chercheurs de la doctrine de Zoroastre purifieront ses liturgies et exploiteront les tablettes des époques de Cyrus et de Darius restées à l’abri des ennemis de l’Iran.

Pourquoi la doctrine de Zoroastre retrouvera sa magnificence ?

Sans doute, avec le développement de la science, de la culture et de l’intelligence, les êtres humains formuleront des questions qui dévoileront les supercheries des marchands de religion. Omar Khayyam, mathématicien, philosophe et poète iranien écrivait :
Sur mon passage, Tu as mis d’innombrables pièges
Tu dis que je te prends dans tes bras dès que j’y mets les pieds
Rien n’échappe à Ta volonté dans ce monde
Tout vient de Toi et Tu m’accuses d’être pécheur
Ou :
On dit qu’au jour du Jugement Dernier il y aura enquête
Et que le Créateur sera sévère
Mais de la Bonté absolue on n’attend que du bien
Ne t’en fais pas la fin sera heureuse
Il répond ainsi aux spéculations des marchands de religion. C’est alors que les esprits intelligents demandent : pourquoi les religieux dans les différentes religions prétendent être les seuls entremetteurs du paradis et avoir été mandatés par Dieu pour vendre des parts de celui-ci aux humains en échange d’une participation pécuniaire. Pourquoi les chefs de file d’une religion prétendent que ceux des autres religions sont des égarés destinés à l’enfer. De même, ces esprits clairvoyants se demandent : pourquoi, Dieu, créateur d’un univers si vaste que l’esprit humain est incapable de délimiter, aurait-il eu besoin de représentant pour guider quelques milliers ou quelques millions d’êtres humains. Sans doute, si nous utilisons notre intellect et notre conscience pour nous libérer des marchands des religions, un terme sera mis aux guerres sanglantes des religions à travers le monde. Car, comme l’affirme le philosophe et le poète iranien, Hafez :
Ne prends pas en considération les conflits intestinaux des sectes
Car, n’ayant pas trouver la vérité, elles se sont dirigées vers la fabulation
Les tenants des différentes religions ont toujours essayé de profiter de nos forces intérieures en vue de prouver la véracité de leur religion. Par exemple, l’effet d’Androphine (un produit équivalent à la morphine) produit par le cerveau et qui conduit l’être dans un état d’extase, l’autosuggestion, le lavage de cerveau ou l’effet du Placebo (substance inactive utilisée dans la guérison des malades) découvert par la médecine depuis plusieurs années, sont autant de moyens utilisés par les chefs de files des différentes religions pour attirer leurs adeptes. Il est à souligner que dans les religions toute question relative à la nature et aux fondements des préceptes est expressément prohibée, métamorphosant ainsi l’homme en un animal sans intelligence et sans capacité de réflexion. Etant donné que, parallèlement au développement de la science et de la culture, de plus en plus seront nombreux ceux qui se libéreront des chaînes de croyance aveugle des religions et que les plus clairvoyants s’avanceront vers la doctrine de Zoroastre par le biais de la bonne pensée, la bonne parole et la bonne action, celle-ci retrouvera sa magnificence d’antan. Alors, peu importe le nom que sera donné à la nouvelle doctrine.

Dr. Bahram Varza

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